Cet article est disponible dans l’édition Été 2023 du Journal Vie de l’ATSAQ.
Au Québec, les propriétaires d’animaux font face à de nombreux défis lorsqu’il s’agit d’éduquer et de former leurs compagnons à quatre pattes. Malheureusement, le métier d’éducateur canin (incluant toutes les appellations connexes telles que maître-chien, intervenant et dresseur) n’est pas réglementé par des lois spécifiques. Cette absence de réglementation soulève des inquiétudes quant à la qualité des services offerts et à la sécurité des chiens et de leurs propriétaires. N’importe qui, n’importe quand, peut se dire entraîneur canin.
Les dangers de l'absence de réglementation
Tout d’abord, l’absence de lois ouvre la porte à des individus non qualifiés qui prétendent être des éducateurs canins, mais qui n’ont pas reçu une formation adéquate. Ces éducateurs peuvent utiliser des méthodes d’entraînement inefficaces, voire cruelles, ce qui peut nuire à la santé mentale et physique des animaux.
Ensuite, cela rend difficile pour les propriétaires de distinguer les éducateurs canins qualifiés des charlatans. Sans une norme claire et des certifications officielles, il est difficile de savoir si un éducateur canin possède les compétences et les connaissances nécessaires pour fournir des services de qualité. À cet effet, les propriétaires d’animaux peuvent se retrouver confrontés à des situations où leur animal ne progresse pas dans leur éducation et/ou développent des problèmes de comportement plus graves en raison de mauvais conseils ou d’une formation inadéquate.
Enfin, en l’absence de réglementation, les propriétaires de chiens ont peu de recours en cas de préjudice causé à leur animal par un éducateur canin incompétent. Ils peuvent également être exposés à des risques pour leur propre sécurité, car certaines méthodes d’entraînement inappropriées peuvent provoquer des réactions agressives chez les chiens.
Quelques références de confiance
En l’absence de certification officielle, voici quelques exemples d’organismes et d’écoles envers lesquelles vous pouvez vous fier pour vous et vos clients. Celles-ci requièrent de leurs membres des preuves de formation continue afin qu’ils acquièrent, mettent à jour et améliorent leurs compétences liées à l’éducation canine et animale.
Organismes :
- Pet Professional Accreditation Board (PCBC-A, PCT-A)
- Certification Council for Professional Dog Trainers (CPDT-KA, CPDT-KSA, CBCC-KA)
- Regroupement Québécois des Intervenants en Éducation Canine (RQIEC)
Écoles :
- AZCA (IPCC)
- Academy for Dog Trainers (CTC)
- Karen Pryor Academy (KPA)
- Évolution Canine (EPICC)
- Malena DeMartini (CSAT)
- Fear Free Pets (FFDM)
Faire un choix d'éducateur canin
Privilégiez les éducateurs qui utilisent des méthodes d’éducation positives et respectueuses. L’utilisation de la récompense et du renforcement positif est bien meilleure pour le bien-être de votre chien que des méthodes basées sur la punition et diminue grandement les risques de morsures. Avoir un chien, malgré tous les défis que cela peut comporter, devrait être amusant : autant pour le chien que pour vous.
N’hésitez pas à poser des questions, à assister à un cours ou à une séance d’entraînement et à demander des références. En fin de compte, faites confiance à votre instinct. Si quelque chose vous semble inhabituel ou si vous ne vous sentez pas à l’aise avec l’éducateur canin, il est peut-être préférable de continuer votre recherche.
Les responsabilités éthiques de l'éducateur canin au Québec
En tant qu’éducateur canin, nous avons des responsabilités éthiques et déontologiques importantes envers les chiens et leurs propriétaires, mais aussi envers les professions connexes à la nôtre.
Selon nous, il est important de connaître ses propres limites en tant qu’entraîneur et de savoir quand il est judicieux de référer à un collègue. En effet, rares seront les entraîneurs qui auront les compétences et les connaissances requises afin de régler tous les problèmes de comportement : et c’est bien normal ! Comme les différentes facettes de la médecine vétérinaire, le comportement canin comporte un large éventail de spécialités.
De plus, il est primordial qu’un entraîneur sache où se trouve la limite de sa propre profession et quand il faut collaborer avec des techniciens et des vétérinaires pour offrir des solutions complètes aux problèmes de comportement. En travaillant en équipe, nous pouvons fournir des soins et des conseils cohérents et coordonnés pour le bien-être du chien.
En résumé, cela implique de fournir des informations précises et véridiques aux propriétaires de chiens, de ne pas exagérer nos compétences ou les résultats attendus, et de reconnaître nos limites. Nous devons également respecter la confidentialité des informations partagées par nos clients et agir dans leur meilleur intérêt.
Article rédigé par
Anne-Catherine Hugo - CTC, PCBC-A
Joëlle Hamelin - MCP, IPDTA-CDT
